"A Pado, ya pas d’eau ! "
Du 12 au 22 aout 2012, l’équipe du /tmp/lab ainsi que les habitués des lieux organisaient Apadoloup, un festival à fortes motivations auto-gérées.
Un cadre propice aux expériences de fabrications, de gestion de l’énergie et au vivre ensemble avec le minimum de ressources.
C’était il y a deux ans, lors de l’Estive numérique organisé au tour de la maison de Jean-Noël à Péone, au pied du Parc du Mercantour que nous faisons la connaissance de Billou, le "voisin de vallée".
Billou nous invite alors à visiter sa magnifique maison qu’il a entièrement fabriqué à l’aide des mélèze trouvés sur place et pas mal de récupérations.
Un travail de longue haleine pendant lequel il apprend de nombreuses techniques de construction, sollicite ses amis et sa famille dans cette belle aventure.
La maison de Billou agrémentée de quelques toilettes sèches et autres douches solaires pour la venue des quelques 80 participants possède aussi une citerne d’eau qui était au 3/4 vide à cause de la sécheresse estivale.
Avec les bouteilles d’eau que chacun apportait, c’était notre seule source pour s’hydrater et se laver.
Le projet de faire un festival chez lui à Pado, pas loin de Beuil prend forme.
Un festival se prépare alors sous la forme d’une seconde tentative d’auto-gestion mais surtout pour expérimenter sur un site unique des tas de projets artistiques et technologiques.
Malgré une fréquentation record et des ressources réduites (eau, électricité, nourriture), une belle convivialité s’est instauré et les ateliers, projets, dialogues se sont déroulés tranquillement et dans un esprit décontracté.
Straight Photography
Projets parmi lesquels un retour à la photographie "à papa" avec des pellicules noir et blanc, une chambre photographique et des révélateurs à base de "Caffenol" !
Tout l’enjeu était de faire (re)découvrir cette pratique de la photographie argentique tout en utilisant des produits chimiques les moins polluants sur le site.
La recette "Caffenol" n’est pas nouvelle mais est peu couteuse et comporte des ingrédients non polluants dans les quantités utilisées.
Ce révélateur photo pour les films N&B est composé de vitamine C, café soluble et carbonate de soude (lessive St Marc).
Une tentative de fixateur à été faite avec une solution très concentrée en sel de mer en laissant agir une journée sans résultat probant. Probable qu’il faille laisser plus longtemps ou à une température proche de 38°C : à re-tester.
Le fixateur est donc le produit le plus problématique.
Nous avons également tenu compte des sels d’argents qui restent dans le révélateur. Une nouvelle astuce : un bidon poubelle rempli de laine d’acier captera au bout de 3 semaines de décantation l’argent. Le reste de la solution est alors inoffensive pour l’environnement.
Ça tourne !
Autre expérience argentique : un atelier s’est déroulé pour réaliser en groupe un film super8 N&B. Évidemment, ce film tout comme les développements photo se sont déroulés sur place, dans une yourte !
Le film ainsi tourné-joué-monté par les participants fut développé par Carole, en 11 étapes dont elle partage le secret puis projeté le dernier soir du festival.
RepRap, spécial guest
Timidement, la RepRap pointe son nez pour une petite démo sous les mélèzes. Magie de l’altitude, des projets fous s’échafaudent : spire et cuves de développement fabriqués avec une RepRap et thermostaté à l’aide d’une Arduino, une contacteuse de films à leds, agrandisseur à led opensource...sans parler de ce projet encore plus fou de "pelloche numerique" exposé ici précédemment : assez de matières et d’envies de muter la pratique de l’image argentique vers un esprit plus libre, un site web pour recenser toutes ces recettes et faire communauté ?
Hop ! c’est la rentrée : au boulot !
mercredi 26 septembre 2012, par